L’AARV indésirable, à qui le tour ensuite?
Le 24 Mars dernier, l’AARV et son président comparaissaient au Tribunal Pénal de Nice et ont été condamnés en première instance pour « gestion du Domaine Public Maritime en lieu et place de l’Etat ».
A vous de juger après avoir lu ce qui suit. Cette affaire a été amorcée suite à la dénonciation calomnieuse de deux anciens membres de l’AARV, radiés pour non respect de la charte de l’Association (plusieurs faits graves et répétés dont nous avons gardé les preuves). Après une enquête ne révélant aucun délit financier (malgré beaucoup de moyens déployés), l’Association s’est retrouvée épinglée pour une soi-disant « Gestion du Domaine Public Maritime en lieu et place de l’Etat ». Cette accusation contre l’AARV et son président nous a fortement surpris. En effet, sachant que nous gérions NOTRE association et non la Rade, nous étions parfaitement confiants sur l’issu du procès. Nous précisons d’ores et déjà, que le Tribunal Pénal ne juge pas de l’illégalité ou non du mouillage, ce qui est le rôle du Tribunal Administratif (T.A.). Voici un condensé du déroulement de la séance : Nous avions nous en main le rapport de l’officier enquêteur qui au bout de 6 mois d’enquête a conclu par, nous citons : Ces 3 faits disculpent complètement L.P. de toute faute civile ou pénale. En effet, les lois sur les associations loi 1901 sont claires : – « Si la faute ou le dommage a été causé par une décision de l’Assemblée Générale ou du Conseil d’administration, ou par un membre, mais dans le but de servir l’association, c’est la responsabilité pénale de l’association qui est engagée. » Or, à notre grande surprise, Mme le Procureur a débuté son réquisitoire en mentionnant qu’elle sortait d’un stage au bureau de la Délégation à la mer et au littoral (DML06, qui a porté l’affaire au pénal), qu’ils étaient très bien et très compétents (est ce bien le sujet de l’affaire ?). Elle a poursuivi par une charge inouïe contre le Président de l’AARV, l’accusant de tous les maux et pollutions de notre rade… et relevant même certains délits qui n’étaient pas reprochés dans le dossier comme par exemple « Lino Perfetto a trompé ses membres en leur faisant croire qu’il avait les autorisations ». A ce moment là, nous avons compris que ce jugement dépassait le cadre des faits et de notre petite association… Mme la Juge a continué sur le même tempo, en prétendant que L.P. s’octroyait tous les droits et gérait les mouillages de tous les adhérents, voire de toute la rade… et ce, malgré le fait que la charte de l’AARV (affichée sur son site et jamais modifiée depuis le 04/03/2003, tout comme les statuts) précise entre autres que : Malgré ces faits indiscutables, nous avons été condamnés à une amende totalement disproportionnée compte tenu que nous n’avons spolié personne ni fait perdre de l’argent à l’état. Au contraire c’est l’Etat qui en a fait perdre au contribuable pour ne pas avoir voulu encaisser la taxe foncière que nous avions proposé de payer depuis 2003 en attendant la régularisation des mouillages. Nous avons même été condamnés à ce que ce jugement soit mis sur Nice Matin et affiché au Port de Villefranche ! Il est évident que derrière ce procès, il y a volonté d’éliminer les associations qui gênent les projets de « Zone de Mouillage et d’Equipement Légers » (ZMEL) en préparation. Nous avons bien évidemment fait appel de cette décision qui nous paraît injuste et démesurée. Nous sommes persuadés que nous avons été injustement sanctionnés. Nous allons demander l’avis d’éminents spécialistes du pénal. S’il en existe parmi les lecteurs, nous promettons une belle sortie en voilier avant d’en discuter devant un apéro convivial ! Si d’ailleurs un avocat spécialisé dans le domaine maritime (ou qui souhaite le devenir) veut se pencher sur ce genre de dossier il va y avoir du travail dans le proche avenir, le temps est à l’orage ! Pourquoi cet acharnement contre l’AARV ? On entend différents scenarios, relayés par ce que chacun a entendu sur « radio ponton »… Nous avons notamment par le passé largement participé à bloquer un projet de ZMEL, c’était le projet du SIVOM en 2009, un projet pharaonique de 285 places à prix prohibitifs et de plus dangereux pour la sécurité des biens et des personnes , c’est peut être pour cela que nous sommes punis ? Cet échec avait été très mal pris à l’époque par la DMEL06… Il est donc clair que l’AARV gêne, nous ne sommes pas de bons clients ni de bons pigeons, mais elle n’est pas la seule, on ne veut pas d’association de plaisanciers dans la Rade, ou ailleurs, surtout quand elles sont structurées comme la notre. L.P. a écopé d’une amende « avec sursis » ( ?). Le message est clair, « laisse tomber tu as une épée de Damoclès sur la tête » ! La volonté de médiatiser une si banale affaire sur Nice matin est « parlante » : attention aux associations existantes ou qui voudraient se monter pour contrer des projets, ce n’est pas le moment ! Le fait d’afficher le jugement à la capitainerie paraît pour le moins étrange, nous ne voyons pas le rapport si ce n’est pour faire passer le même message. Cela va à l’encontre de toutes les études réalisées y compris par la Préfecture Maritime du Var. D’ailleurs le DML06 n’en est pas à une anomalie près. Il préfère s’occuper de faire perdre du temps et de l’argent aux services de l’Etat (Tribunal, gendarmerie maritime…) plutôt que de s’occuper de sa vraie fonction, faire respecter la loi et l’environnement. Les propriétaires des bateaux coulés, dont nous avons donné les coordonnées n’ont jamais été inquiétés, ni les bateaux échoués ou constructions illicites en bord de mer, épaves au fond et en surface..… Il paraît probable qu’ « on » a pris prétexte de cette dénonciation pour nous éliminer. De grands projets de mouillages organisés se préparent dans la Rade (et ailleurs dans les A.M.), les concessions des ports par la CCI vont se terminer en 2018, ils seront soumis à un appel d’offre. De quoi ouvrir l’appétit de certains tout ça ! Malgré les efforts de certains de nos élus locaux, notamment la nouvelle équipe municipale, il est probable que le prix des bouées sera, comme ailleurs et comme l’avait prévu le précédent projet du Sivom, indexé sur les places de port (-50% d’une place au port), avec liste d’attente, distribution des places à la discrétion du gestionnaire, donc magouilles garanties….), un port offshore en quelque sorte ! Alors que va devenir L’A.A.R.V. ? On risque d’en décevoir certains mais l’Association va continuer, il n’est pas question de séparer une bande de copains qui ont la même passion de la mer et qui voudraient en profiter au même titre que les riches propriétaires de yachts qui eux ont eu les autorisations pour amarrer leur bateau devant leur villa en bord de mer. Il n’est pas question qu’on nous prenne notre dernier espace de liberté qu’est la mer. |