Illégalité

Reportages de Nice-Matin et France 3 Côte d’Azur du 7 Août sur les bateaux épaves dans la rade : nos commentaires

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15 août 2014
« Il y a donc une soixantaine de bateaux épaves plus ou moins abandonnés dans la Rade de Villefranche (aux Marinières comme vu dans le reportage). Certains squattés de longue date, sans nom pour pouvoir retrouver le propriétaire, sans assurance pour pouvoir les retirer »

C’est une pollution visuelle que notre association dénonce depuis plus de 10 ans.

« Des annexes coulées le long des quais des Restaurants »

Et encore on ne parle pas des dizaines d’épaves au fond dont un gros chalutier de plus de 20 mètres !.

« L’état est impuissant, des années de procédure. Impossible de trouver les propriétaires. Pas d’argent pour les détruire. Procédures qui durent des années »

Nous tenons à remercier les intervenants en particulier la nouvelle Mairie de Villefranche qui voit les choses en face. Nous en avions marre des « y a qu’à », le premier adjoint pose les vrais problèmes sans se voiler la face. Nous abondons dans son sens à 100%, en précisant toutefois certains points importants, qui seront d’ailleurs développés dans l’émission d’Envoyé Spécial le 21 Août.

1) La première question est « comment en est-on arrivé là puisque cela ne date pas d’hier » ?

Il y a de multiples causes, que nous ne cessons de répéter auprès des services de l’Etat:

– le manque de places dans les ports, c’est la plus importante.

– le fait que les sociétés continuent malgré tout à construire des bateaux. Ceci est du en particulier à la conjoncture économique (Euro fort) avec une diminution des exportations mais qu’il faut bien préserver les emplois.

– le fait que les agences pour pouvoir vendre leurs bateaux louent des pontons entiers à l’année, ce qui oblige les ports à faire dégager les bateaux en place depuis des années.

2) La deuxième question est « pourquoi en est-on arrivé là » ? :

La réponse ici est plus claire :

– la carence de l’Etat pour créer des zones organisées (ZMEL), zones toujours promises et jamais réalisées depuis plus de 20 ans !

– le manque de volonté (ou de compétence) des services du DDTM06 (du moins des 2 derniers directeurs) qui au lieu de suivre une politique de concertation et collaboration avec les acteurs locaux (associations en particulier), politique qui a marché dans les départements limitrophes (Corse et Var notamment) ont préféré harceler notre association à Rochambeau par des contrôles et des P.V, pensant naïvement que cela allait résoudre le problème de toute la Rade…

Résultat : le phénomène s’est aggravé, tout le monde est allé abandonner son bateau aux Marinières. La situation est différente à Rochambeau, où grâce à notre vigilance, il y a juste quelques bateaux abandonnés derrière les bateaux de notre association. De plus, nous sommes en mesure de donner les noms des propriétaires mais cela n’intéresse apparemment pas les services des AF/MAR ! Pour preuve, nous avions photographié l’immatriculation d’un bateau échoué par 13 m de fond il y a plusieurs années, donné le nom, l’adresse et le téléphone du propriétaire et envoyé le tout aux Affaires maritimes, pas de réponse …et le bateau est toujours au fond !!!

Aucune excuse: les propriétaires sont largement solvables et habitent …à Nice ! On s’est aperçu enfin que les affaires Maritimes sont dans l’incapacité de retrouver des bateaux avec l’immatriculation même si les propriétaires ont fait les choses en règle, il s’agit peut être du manque de personnel, mais quand ils passent des années à harceler une association structurée au lieu de poursuivre un propriétaire indélicat dont ils ont toutes les coordonnées il est difficile de le croire…

3) Le troisième point est « comment aurait-on pu éviter cela » ?

La solution était pourtant simple :

Au lieu de tout faire pour détruire une association, il fallait au contraire encourager les propriétaires à se grouper en associations.

En effet, il est clair que si l’on regarde les difficultés citées par les intervenants, l’AARV a résolu tous les problèmes depuis 12 ans :

– noms des propriétaires et des bateaux répertoriés avec logo de l’association sur les navires

– assurance obligatoire (donc retirement par l’assurance sans problème après injonction de la DDE de retirer le bateau)

charte de bonne conduite à observer obligatoirement sous peine d’exclusion (entretien, sécurité, etc..)

– autonomie pour le nettoyage et la préservation des fonds par une cotisation annuelle conséquente et des équipements dont une vedette de travail.

– capacité associative pour l’entretien des fonds et destruction des bateaux échoués sur la plage.

– surveillance du plan d’eau par une Webcam pour la sécurité des bateaux

– participation aux travaux d’intérêt général en offrant sa logistique (plongeurs, compresseur de plongée, bouteilles, parachutes de levage …)

– et cerise sur le gâteau, l’AARV, devant la carence des Pouvoirs Publics, a déposé des projets de ZMEL pour mettre fin à cette anarchie, en 2003 et 2005, en proposant même de les financer entièrement. Elle n’a cessé de proposer des solutions pour éradiquer le problème …elle attend toujours la réponse ! En fait non elle a eu la réponse : le déchaînement des affaires maritimes contre elle par tous les moyens, y compris au pénal car n’ayant pas eu vraiment gain de cause au Tribunal Administratif.

C’est là que l’on voit la différence avec la Mairie de Villefranche qui elle a l’air de s’attaquer au problème sans se voiler la face, nous serons à son côté, elle peut compter sur nous cela faisait longtemps que nous n’entendions pas des paroles aussi réalistes.

Liens:

-> article de Nice-Matin intitulé
« Épaves dans la rade de Villefranche: un problème insoluble? »

-> reportage de France 3 intitulé
« Indésirables, une centaine d’épaves au mouillage dans la rade de Villefranche-sur-Mer »

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