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ENFIN on commence à ouvrir les yeux : l’impact des gros navires sur les herbiers de Posidonie

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7 décembre 2020

ENFIN  DES PERSONNES DISENT CE QUE L’ON CLAME DEPUIS PLUS DE 15 ANS !!!

 




Ce ne sont pas nos petits bateaux qui détruisent les fonds marins …mais les GROS. Nous invitons la DTM aussi à se renseigner afin d’apprendre que les posidonies en bonne santé ne sont pas à Rochambeau…mais là où mouillent les yachts !!

Les affaires maritimes harcèlent de nouveaux les membres de l’AARV depuis le début cet été 2020 par des contrôles systématiques et ciblés sur la zone de Rochambeau. Pendant ce temps, les autres plaisanciers, mouillés « sauvagement » peuvent dormir sur leurs deux oreilles, car il y a bien longtemps que la DTM a abandonné l’impératif déontologique de loyauté et de neutralité du service public.

NOUS RECOMMANDONS donc vivement CET ARTICLE à la DTM pour qu’elle arrête le harcèlement dont nous subissons alors que plus de 50 yachts mouillent tous les jours dans la Rade tout le long de la saison. Nous invitons la DTM aussi à se renseigner afin d’apprendre que les posidonies en bonne santé ne sont pas à Rochambeau…mais là où mouillent les yachts !!

Pourtant, la vidéo que nous relayons ci-dessous, réalisée par le bureau d’étude ANDROMEDE, montre que chercher à nuire à tout prix à une association composée exclusivement de petits plaisanciers, prônant qui plus est le recours à des techniques de mouillage écologique, est totalement contre-productif.

 

Que retenir de cette vidéo ?

1) Que l’impact des activités nautiques sur l’écosystème marin est largement le fait des gros navires. Cela est d’ailleurs vrai pour une autre question, celle de la pollution de l’air (https://www.brut.media/fr/international/bateaux-de-croisieres-quel-impact-environnemental).

Voilà ce que rapportaient Ganteaume et al. en 2005 dans la revue Scientific Reports of Port-Cros National Park, article intitulé « Impact sur la prairie à Posidonia oceanica de l’amarrage des bateaux de croisière, au large du port de Porquerolles (Provence, France, Méditerranée) » : « Nous n’avons considéré ici que l’effet mécanique des ancres. Il faut être conscient du fait que l’impact des bateaux de croisière sur le milieu doit également prendre en compte la quantité importante d’eaux usées rejetées à la mer, étant donné le nombre élevé de passagers (plusieurs centaines), l’ombre portée sur le fond par des navires dont la surface est importante, ainsi que le brassage d’eau généré par de grosses hélices, actionnées à faible profondeur, et remettant en suspension les sédiments. »

Toutes les personnes possédant un minimum d’expérience en terme de plaisance le savent : il est aberrant de mouiller avec son petit bateau (on entend par là des voiliers de taille inférieure à 12m) sur de la Posidonie, et pas uniquement pour des raisons écologiques : en mouillant sur un herbier, le bateau ne tient tout simplement pas ! Il dérape et risque de se retrouver à la côte.

Si les gros bateaux parviennent, eux, à tenir sur ce type de sol, c’est parce qu’ils ont la possibilité d’emporter et mouiller des ancres démesurées (voir vidéo) et des longueurs de chaînes complètement délirantes (plusieurs centaines de mètres), quand la taille du mouillage d’un plaisancier moyen dépasse rarement les 30m de chaîne.

Dans le même sens, d’après l’étude réalisée par Cancemi et al. en 2006 dans le cadre du projet européen AMPAMED et intitulée « L’impact des ancrages sur les herbiers à Posidonia aceanica et sur les populations de grande nacre (Pinna nobilis) » : « Concernant le mécanisme d’impact des ancrages, l’analyse comparée de résultats des études […] peut porter à certaines considérations intéressantes: la taille des bateaux semble un facteur déterminant dans l’impact des ancres sur les écosystèmes côtiers et notamment sur les herbiers de Posidonie. A Paragan, même si l’impact direct des ancres résulte être plus important dans l’herbier superficiel […] les effets les plus graves ont été enregistrés dans l’herbier profond probablement à cause de la mauvaise tenue mécanique de la matte, qui rend l’herbier très vulnérable, mais aussi à cause de la dimension des bateaux qui ancrent dans cette partie de la baie (ancres et chaînes de grande taille). Les tests effectués in situ ont montré que dans toutes les situations (différents types d’ancre, et différents états de l’herbier) le nombre de faisceaux détruits par ancrage augmente en fonction de la taille du bateau. »

Cette vidéo montre précisément pourquoi les gros bateaux labourent les fonds : ils disposent de moyens techniques permettant de remonter leur longueur de chaîne, et ce quelle que soit son orientation par rapport au point de remontée. En amorçant la remontée avec la chaîne horizontale, l’ancre agit mécaniquement comme un soc de charrue.

Pour les plaisanciers, la question est bien différente ! Par exemple, la quasi-totalité des bateaux de l’AARV ne sont pas équipés de guindeaux (appareil doté d’un moteur permettant de remonter une chaîne). Pour remonter la ligne de mouillage sans se retrouver avec une lombalgie en fin d’exercice, il est donc primordial de « ravaler » le mou de la chaîne en positionnant son navire à l’exacte verticale de l’ancre. En procédant ainsi, il n’y a aucun effet de labourage.

Pour conclure, non seulement les petits bateaux ne mouillent pas sur les herbiers car sinon ils ne tiennent pas, mais quand bien même ils viendraient à le faire, l’impact sur lesdits herbiers serait négligeable.

2) L’autre enseignement de cette vidéo, c’est que la solution de mouillage que l’AARV défend pour la mise en place d’une ZMEL dans la rade de Villefranche, dans la zone de Rochambeau depuis de nombreuses années, est aujourd’hui ce que l’on fait de mieux en termes d’écologie (lien dossier technique ici).

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